Arouna Fall, Menuisier

Publié le par MN

Arouna fabrique tout ! Portes, meubles, fenêtres, tables, bancs… Il a formé les jeunes du village et leur donnait un diplôme de menuisier. Mais aujourd’hui, il n’y a plus guère d’élèves. Alors, il vit d’un peu d’élevage et de pêche.

Arouna a étudié à Dakar en 1978 et a commencé en tant que menuisier dans la ville de Saint-Louis. Il est même allé en Mauritanie où le travail était plus accessible et surtout, avec davantage de moyens. Mais après 10 ans, il est revenu au village, avec sa femme, Adama Bâ et ses 4 enfants.

 

Aujourd’hui, Arouna travaille sur demande. Les gens viennent commander ce dont ils ont besoin. Le matériel, il l’achète à Saint-Louis. Mais son labeur est compliqué… La menuiserie est vide d’appareillage. Il ne dispose que de quelques machines rudimentaires et usées par le temps et le travail.

Et puis, même s’il dispose de quelques outils, les coupures de courant sont si nombreuses et interminables que cela rend l’utilisation de moyens techniques impossible. Alors, le machinage, Arouna le fait à Saint-Louis, et il n’utilise son atelier que pour l’assemblage.

C’est là tout le problème de son atelier : du temps où les élèves fréquentaient la menuiserie, l’Etat fournissait les machines et les outils, avec l’appui de Caritas Sénégal, une œuvre de bienfaisance. Les élèves d’Arouna étaient ceux qui n’allaient pas au collège après le certificat d’étude. Mais maintenant, les parents veulent tous que leurs enfants fassent une brillante et longue scolarité. Ils ne les envoient plus en apprentissage. Du coup, il n’y a plus de fournitures payées par l’Etat. Ce qui est logique, par ailleurs.

 

Arouna est nostalgique de son atelier… Avant, les habitants de Saint-Louis venaient jusque Mbakhana pour qu’il leur confectionne un meuble. Aujourd’hui, les demandeurs sont rares, et c’est lui, le menuisier, qui se rend à Saint-Louis pour travailler le machinage.

Publié dans Portraits

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